Découvrez la Chronique de l album “Tout Dans La

Découvrez la Chronique de l’album “Tout Dans La Tête” de Zoxea par LeRapEnFrance.

Si le rap français était un bâtiment, il y aurait forcément un étage entier dédié à Zoxea. Son apport au mouvement en solo ou avec Les Sages Poètes de la Rue est indéniable et mérite vraiment d’être souligné et applaudi. Mais le passé ne fait pas l’avenir et un grand nom peut avoir perdu de sa superbe au fil des années. Qu’en est-il pour le Zilizoxea ? Rendez-vous en fin de chronique.

Dès l’image de la pochette, nous pouvons mettre un bon point. La cohérence frappe les yeux. Zoxea a évoqué au cours d’une interview son choix de poser ses textes de tête à l’instar d’Oxmo Puccino sur certains albums, ce qui explique le titre de l’ouvrage. Au-delà de l’aspect logique, la composition de l’œuvre fait vraiment plaisir à voir. Raffinée et subtile, elle montre d’entrée de jeu que l’homme de Boulogne n’est pas venu pour faire de la figuration.

Puis du côté des productions, il n’y a pas de raté non plus. Certains sons sont tout simplement magistraux tels que Boulogne Tristesse, sur un sample du manga japonais Naruto, ou encore Mecs du Hood. La musicalité imparable de l’ensemble témoigne d’une grande ouverture d’esprit. Musique japonaise, cuivres de funk, piano classique & guitare sèche, tout passe dans cet opus à la diversité rafraîchissante. Chaque piste est une découverte, bien portée par le talent des beatmakers du lion de Boulogne.
Par ailleurs, Zoxea cultive l’art délicat du refrain. Sur Boulogne Tristesse, Tout dans la tête, Showtime, C’est Nous Les Reustas, ce constat est flagrant. Il maîtrise cette discipline sans appeler à la rescousse des ritournelles facilement assimilables par l’auditeur.

Côté textuel, cet album ressemble dans l’âme à un produit des années 90 car on sent que l’homme ne joue pas au jeu de la punchline à outrance. Pourtant loin d’être un opus penchant vers le passé, l’écriture est furieusement actuelle. Il emploie uniquement des mesures qui font mouche dans des couplets bien agencés. Zoxea prend le temps d’installer ses thèmes et ses angles d’écriture. Les mots du rappeur sont pesés, mesurés et travaillés. Malgré tout, le côté improvisé s’entend parfois sans que ça ne perturbe pour autant vraiment l’audition. C’est plutôt ce que ça apporte de spontané qui rend l’ouvrage si sincère aux oreilles.

Pour conclure, nous pouvons d’ores et déjà prendre les paris et affirmer que Boulogne Tristesse restera dans les mémoires tant cette pièce possède l’alchimie qui fait les grands morceaux. Nous mettons aussi une mention spéciale à C’est Nous Les Reustas. La rédaction ne peut donc que saluer le retour de Zoxea et espérer avec force prières un retour des Sages Po’ au grand complet. De plus, nous avons encore une fois la preuve par la démonstration que qualité ne rime pas souvent avec quantité. Ici, onze titres mais chacun a sa place précise dans un ensemble pensé. Et même si l’album ne dure que quarante-cinq minutes, il est toujours préférable d’avoir un goût de trop peu qu’un dégout de trop plein. N’êtes-vous pas d’accord ?

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