Cette année encore, les ventes d Orelsan, Sexion

Cette année encore, les ventes d’Orelsan, Sexion d’Assaut ou Booba vont faire remonter à la surface le Titanic de l’industrie du disque. Largement diffusé en radio, gros vendeur d’albums, le Rap reste pourtant le genre mal-aimé des médias hexagonaux.

Nos rappeurs ont mauvaise presse et bientôt, il n’en auront même plus. Disparition quasi-totale des magazines spécialisés, souvent remplacés par des portails en-ligne qui colportent beaucoup plus de clashs que de critiques ou d’analyses… Le mouvement ne connaît plus de médiation culturelle sérieuse. Réticence des journalistes ? Schéma économique en panne ? La faute à Zemmour, à Skyrock ? Flu a arpenté le ter-ter du game hexagonal, pour comprendre pourquoi on ne tend pas – ou mal – le mic aux lyricistes français.

La suite après la publicité

L’Affiche, R.E.R, Rap Mag, Gasface ou Groove… La disparition des titres papier, une crise de la demande et de l’offre
En 1999, l’album Panique Celtique de Manau reçoit aux Victoires de la Musique la récompense du meilleur album rap et groove de l’année. Radikal, Groove, l’Affiche et R.E.R se liguent alors contre le trio, et révoquent l’idée qu’il puisse constituer un groupe de rap. Une polémique certes facile, mais qui dessine une cartographie – plutôt dense – de la presse rapologique de France*. Avec Get Busy ou The Source, ces titres constituent le principal moyen d’information d’un public croissant. Aujourd’hui, ils ont tous disparu. Rap Mag était le dernier de ces mohicans, et il a enterré la hache de guerre l’année dernière. Seuls résistent RAP RNB ou Planète Rap Mag, feuilles de choux méchamment portées sur les pré-ados. Planète Rap Mag n’est d’ailleurs que l’alter ego papier de l’émission de promo éponyme de Skyrock, animée par Fred Musa, autoproclamé « leader d’opinion » dans le milieu, récemment mis à l’honneur / l’amende ici par Booba.

Couv’ avec têtes de gondoles, stickers, posters pour ta salle de bain, entretiens exclusifs… Les magazines ont tout fait pour s’attirer les bonnes grâces d’un lectorat que l’on s(av)ait jeune, masculin et provincial. Ultimes initiatives pour un secteur en fin de vie, qui n’auront pas réussi à le sauver. Culture du zapping et volatilité des lecteurs – qui ne revendiquent pas une publication de référence -, érodent les ventes. Cette précarité économique affaiblit la qualité du contenu des formules éditoriales. Les publications vendent donc de moins en moins. Les tirages s’amenuisent, et avec eux le prix de vente des espaces publicitaires, vitaux pour un périodique. Changements de formule désespérés ou trésorerie en panne… Un cercle vicieux de la décroissance dans lequel est empêtré une grande partie de la presse de France, ce n’est pas nouveau. Pourtant, bien qu’ils rencontrent les mêmes obstacles Magic, Voxpop, Tsugi continuent de documenter l’électro-rock, la pop, les musiques électroniques ou la chanson.

Lire la suite de l’article du le lien source : http://fluctuat.premiere.fr/Musique/News/Le-rap-francais-mal-represente-dans-les-medias-3282954