Ce weekend, nous vous annoncions que Booba rentrait un peu plus dans la culture français. Fan du rappeur, le jeune Alexandre Chirat publiait en effet un livre de philo sur B2O. Afin de comprendre ce qui l’a poussé à marier la philo et le Duc de Boulogne, le journal Le Progrès est allé interviewé cet auteur de 22 ans.
Il explique ainsi comment il a commencé à apprécié la musique de Booba. “Cette année-là, un ami est décédé dans un accident de moto. Le titre « Ma Couleur » a été joué à son enterrement et c’est à partir de là que je me suis mis à l’écouter. D’album en album, j’ai appris à le découvrir et j’ai adoré“, explique-t-il. S’il ne l’a jamais rencontré, il n’en est pas moins un vrai fan : “L’écouter c’est comme ouvrir un livre. J’ai pris des gifles. Il y a une symbiose frappante entre le son et l’image. Ça accroche dans le bon ou le mauvais sens“.
Impressionné par l’écriture du rappeur, il espère ainsi faire rentrer le rap dans la culture française. “J’espère que ça peut amener les amateurs de rap vers la philosophie et inversement. Et si mon livre peut donner à Booba sa place dans la vie culturelle française…Le rap reste largement considéré, à tort selon moi, comme une musique culturellement pauvre mais il n’a vraiment rien à envier à la variété française, bien au contraire.” déclare-t-il. Selon lui, le Rap est la poésie des temps modernes, et mérite d’être reconnu en tant que tel. Il n’a ainsi aucun mal à comparer B2O avec d’autres poètes : “Pour être honnête, je trouve que la poésie contemporaine est vide. Écouter du Booba c’est bouleversant. Il a créé son langage. Il emploie un certain argot mais ce n’est que le reflet de la société moderne. Il y a d’ailleurs certains thèmes, comme celui des femmes, qui reviennent entre lui et d’anciens poètes. Aujourd’hui, Paul Verlaine est considéré comme un poète mais était-ce le cas à son époque ? Ça m’intéressait de savoir quelle image on aura de Booba dans 200 ans.“.
