Une enquête menée par le média Bondy Blog révèle les dessous des tournages de clip de rap en France et dévoile les difficultés des figurantes dont le travail manque de considération dans le milieu alors que le rappeurs eux cumulent des millions de vues sur Youtube.
Figurantes dans les clip de rap français, un métier trop précaire !
En immersion dans les tournages des clips de rap ! Bondy Blog vient de faire des étonnantes révélations concernant la rémunération des modèles qui généralement pour une prestation de base « habillées ou en maillot de bain » touchent 150 euros car le plus souvent la production tente de minimiser au maximum le montant versé aux figurantes. Elle peuvent espérer gagner 200 euros pour une prestation en lingerie puis un twerk entre 250 et 500 euros.
La rémunération est assez aléatoire et varie en fonction de la production. « Entre 5 000 et 7 000 euros c’est un petit budget, et entre 15 000 et 30 000, c’est un budget classique » déclare la fondatrice de la maison de production MA NIA FILMS avant de préciser, « Le clip, c’est au bas de la chaîne. Alors que les pubs pour de grosses marques c’est des centaines de milliers d’euros pour quelques secondes. On est tout le temps ric-rac niveau budget, donc payer des heures supplémentaires c’est compliqué ». « Milieu de requins. Sans nous, les modèles et les bookers, il n’y a pas de clip. Et ça, ils n’arrivent pas encore à se le dire ! » dénonce une figurante ou encore « Maintenant je suis payée 250 euros, avant c’était 500 euros le clip » une autre.
« Au début, on est un peu naïves donc on accepte de travailler gratuitement. Les artistes profitent de leur notoriété et nous disent qu’on aura de la visibilité. Mais c’est juste pour ne pas payer. », explique Shayna qui a accepté de travailler gratuitement à ses débuts pour son premier clip. « C’est les derniers maillons de la chaîne. Ceux sur lesquels on va faire les dernières économies. Tu ne peux pas les faire ailleurs, et tu trouveras forcément un figurant qui va accepter de travailler bénévolement. C’est un métier d’une précarité sans nom » commente ensuite une jeune directrice de casting.
Cette enquête démontre également que les rappeurs ne sont pas mis en cause et que les artistes ne sont pas au courant de la situation. Une figurante a d’ailleurs confié une anecdote d’un tournage avec Booba pendant lequel elle n’avait rien à manger ou boire. Choqué, B2O se serait plaint à la production pour qu’elle obtienne quelques chose.
🔴Figurantes de clips, elles sont à la fois les plus visibles et les plus précaires du rap français. Alors que le hip-hop cartonne, les femmes qui apparaissent dans ces clips aux millions de vues restent bloquées dans la pauvreté. Enquête d’ @anissa_yamna https://t.co/wtjgJQcVKb
— Le Bondy Blog (@LeBondyBlog) July 26, 2022